Grand Theft Auto IV: Complete Edition, le meilleur opus de la franchise GTA ?

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Grand Theft Auto IV est un jeu d’action-aventure développé par Rockstar North et édité par Rockstar Games. Il est sorti le 29 avril 2008 sur PlayStation 3 et Xbox 360, puis le 2 décembre de la même année sur PC. Cet épisode marque un tournant pour la série en proposant un ton plus réaliste et mature, ainsi qu’un moteur graphique entièrement nouveau, le Rockstar Advanced Game Engine (RAGE). Il nous plonge dans Liberty City, une reconstitution dense et verticale de New York, où le joueur incarne Niko Bellic, un vétéran de guerre venu d’Europe de l’Est à la recherche du rêve américain.

Grand Theft Auto IV, un des meilleur épisode de la franchise GTA ?

Niko Bellic à Liberty City

Niko débarque à Liberty City après avoir été séduit par les promesses de son cousin Roman, qui l’attire avec l’image d’une vie de luxe. Mais la réalité est tout autre : un appartement miteux, une compagnie de taxi au bord de la faillite, et surtout une série de dettes contractées auprès de personnages peu fréquentables. Rapidement, Niko se retrouve entraîné dans une spirale de violence et de criminalité. Le jeu se distingue par la finesse de sa narration, rythmée par de nombreuses cinématiques, et par la richesse de ses personnages secondaires. L’histoire évolue en fonction des choix du joueur, avec plusieurs embranchements scénaristiques et fins possibles.

Le gameplay de GTA IV mise sur l’immersion. Les fusillades adoptent un système de couverture inspiré des jeux de tir à la troisième personne modernes, avec une visée à la fois automatique et manuelle. La conduite, plus lourde et réaliste que dans les précédents opus, demande anticipation et maîtrise. Le monde ouvert est vivant, avec des passants qui vaquent à leurs occupations indépendamment de l’action du joueur. Les missions sont variées, allant de l’assassinat au braquage, en passant par des courses-poursuites ou des filatures. Des activités annexes permettent également de tisser des liens avec des personnages-clés, ce qui influence l’évolution du scénario.

Niko débarque à Liberty City plein d’illusions, mais découvre une réalité brutale faite de dettes, de violence et de criminalité. GTA IV séduit par son gameplay immersif et sa narration riche en choix et en conséquences.

Un environnement urbain sans diversité

Malgré sa réussite globale, GTA IV n’est pas exempt de défauts. Le manque de diversité dans les environnements, limité à une seule ville, peut créer une certaine monotonie en fin de partie. Certaines missions, bien que bien écrites, donnent une impression de redondance dans leur exécution. Le moteur physique, bien que novateur, rend parfois les déplacements patauds, notamment lors des phases à pied. De plus, le système de visée, bien que précis, peut s’avérer capricieux dans les combats rapprochés. Enfin, la version PC a souffert à sa sortie de lourds problèmes d’optimisation, exigeant des configurations très élevées pour des performances parfois inégales.

Autre élément qui a divisé : l’ambiance plus sérieuse et le ton plus sombre du récit. Certains joueurs ont regretté la disparition de l’humour satirique et de la folie décomplexée de San Andreas. Les dialogues, souvent riches, sont parfois trop verbeux, en particulier durant les trajets en voiture où il faut suivre des conversations longues tout en conduisant. Les cut-scenes, bien animées, peinent parfois à captiver à cause d’une mise en scène inégale. Enfin, bien que le multijoueur soit ambitieux, il souffrait à sa sortie d’un équilibrage approximatif et de limitations dans la personnalisation des avatars.

Un réalisme et une immersion poussée

Mais ces défauts s’effacent rapidement face à l’ampleur et à la richesse de l’expérience proposée. Liberty City est sans doute l’un des environnements urbains les plus crédibles et détaillés jamais créés dans un jeu vidéo. Chaque quartier a sa propre ambiance, son architecture, sa population. La vie y fourmille de détails : joggeurs, passants, animations contextuelles, cycles jour/nuit et météo dynamique participent à l’immersion. Le moteur physique Euphoria permet des animations organiques saisissantes, en particulier lors des combats ou des collisions.

La narration, bien que plus sérieuse, permet de s’attacher profondément au personnage de Niko Bellic, l’un des protagonistes les plus nuancés de la série. Le gameplay propose une liberté de choix appréciable, que ce soit dans les relations, les activités ou les dilemmes moraux. La bande-son, fidèle à la tradition des GTA, est remarquable, mêlant stations de radio variées et musiques originales percutantes. Enfin, le mode multijoueur, intégré naturellement au jeu via le téléphone de Niko, offre une quinzaine de modes différents, dont certains particulièrement créatifs et compétitifs.

Grand Theft Auto IV: The Lost and Damned

Johnny Klebitz dans un gang de bikers

L’histoire de The Lost and Damned prend place en parallèle de celle de GTA IV et s’intéresse à Johnny Klebitz, vice-président du gang de bikers The Lost. Lorsque leur chef charismatique mais instable, Billy Grey, sort de prison, une fracture idéologique éclate entre les membres du club : Billy veut revenir à une vie violente et désinhibée, tandis que Johnny cherche à stabiliser les affaires. Cette tension interne alimente l’intrigue, en parallèle des affrontements avec d’autres gangs de motards, des missions liées au trafic de drogue et de nombreuses trahisons. L’histoire, ponctuée de scènes cinématiques solides et de dialogues bien écrits, aborde des thèmes chers à Rockstar comme la fraternité, la décadence morale, et l’illusion de liberté.

Côté gameplay, le DLC reprend la structure et les mécaniques de GTA IV, tout en y injectant des nouveautés ciblées. La conduite des motos a été largement améliorée, avec des véhicules plus stables et maniables. Le jeu introduit également de nouvelles armes, comme le fusil à canon scié ou le lance-grenades. Johnny peut interagir avec ses frères d’armes en pleine route, participer à des mini-jeux comme le bras de fer ou les cartes, et même appeler du renfort pendant les missions. L’ensemble donne une impression plus organique d’appartenance à un groupe. Les séquences de combat, quant à elles, restent majoritairement centrées sur les fusillades, un choix cohérent avec la nature guerrière du scénario.

Dans The Lost and Damned, Johnny Klebitz tente de maintenir l’équilibre au sein d’un gang de bikers fracturé par des visions opposées. Le DLC enrichit l’univers de GTA IV avec une narration sombre, de nouvelles armes et une conduite moto améliorée.

Une histoire trop courte ?

Le principal reproche que l’on peut adresser à The Lost and Damned concerne sa structure narrative parfois trop rapide. En tant que DLC, le jeu ne dispose pas du temps nécessaire pour approfondir ses nombreux personnages secondaires, ce qui limite un peu l’impact émotionnel de certaines scènes. De plus, la variété des missions laisse parfois à désirer : beaucoup se résument à des fusillades ou à des trajets en moto, malgré quelques idées originales éparpillées ici et là. Le multijoueur, bien que musclé par de nouveaux modes inspirés du monde biker, reste inégal et n’a pas la même force d’attraction que celui de jeux ultérieurs de la série.

Sur le plan technique, bien que solide à sa sortie, le DLC souffre aujourd’hui de quelques faiblesses, notamment sur PC. L’optimisation reste problématique avec des bugs persistants pour certains joueurs, et une configuration graphique capricieuse. Le moteur physique impressionne toujours, mais la lourdeur des animations et des gunfights commence à accuser son âge. Enfin, même si la ville de Liberty City est toujours aussi riche, le fait de revisiter les mêmes environnements que le jeu de base peut amoindrir le sentiment de nouveauté pour les habitués.

Un DLC ambitieux

Malgré ces limites, The Lost and Damned reste l’un des contenus téléchargeables les plus ambitieux de son époque. La grande force du jeu réside dans l’ambiance singulière qu’il déploie : celle d’une confrérie virile, usée mais soudée, qui tente de survivre dans une ville cynique. Johnny Klebitz s’impose comme un protagoniste paradoxal, à la fois fidèle à ses idéaux de fraternité et désabusé par le monde qui l’entoure. Son portrait, nuancé et crédible, tranche avec la violence caricaturale de certains antagonistes.

La richesse des dialogues, la mise en scène des conflits internes et les nombreuses références croisées avec l’histoire de Niko Bellic confèrent à l’ensemble une cohérence rare. On apprécie aussi la refonte de la conduite des motos, qui améliore nettement le plaisir de jeu. Les missions annexes, bien que classiques, s’enrichissent de quelques bonnes idées (rivalités de gangs, courses avec combats à moto, etc.), et le multijoueur offre plusieurs modes inédits, comme les affrontements « motards contre police » ou « loup solitaire ». La bande-son, fidèle à l’esprit rock et rebelle de l’univers biker, soutient efficacement cette immersion.

Grand Theft Auto IV: The Ballad of Gay Tony

Luis Lopez dans le monde de la nuit

L’histoire de The Ballad of Gay Tony suit Luis Lopez, ancien criminel reconverti en homme de main et associé de Tony Prince, propriétaire de deux célèbres boîtes de nuit. Tandis que Tony lutte pour garder le contrôle de son empire, Luis enchaîne les missions de plus en plus risquées : régler les dettes de son patron, faire affaire avec des criminels hauts en couleur, et veiller à la sécurité de leurs établissements. L’intrigue, qui se déroule parallèlement à celle de GTA IV et de The Lost and Damned, regorge de références croisées entre les trois récits, renforçant l’univers partagé de Liberty City. Les personnages sont variés, parfois grotesques, souvent attachants, et les dialogues, à l’image du reste de la série, cinglants et satiriques.

Le gameplay introduit plusieurs nouveautés notables. La plus marquante est le base jump, qui permet de sauter en parachute depuis les plus hauts immeubles ou depuis un hélicoptère. Ce DLC propose également de nouvelles armes spectaculaires, comme le fusil à pompe explosif ou les bombes adhésives, ainsi que des véhicules boostés au nitro, qui donnent une sensation de vitesse grisante. Des activités secondaires enrichissent aussi l’expérience : gestion de club (via Maisonette 9), combats en cage, deals de drogue, courses urbaines ou encore mini-jeux dans les discothèques. La diversité et le rythme soutenu des missions offrent un contraste réjouissant avec l’ambiance plus sombre et réaliste de l’histoire principale de GTA IV.

Dans The Ballad of Gay Tony, Luis Lopez jongle entre soirées mondaines et missions explosives pour sauver l’empire de son patron. Ce DLC de GTA IV mise sur l’excès, le fun et l’action spectaculaire dans les nuits de Liberty City.

L’héritage de GTA 4

Malgré ses qualités évidentes, The Ballad of Gay Tony hérite de plusieurs limites techniques de GTA IV. Le système de couverture manque toujours de réactivité, le ciblage automatique est imprécis, et la maniabilité des hélicoptères reste lourde et frustrante. Si l’on ajoute à cela une caméra parfois capricieuse dans les phases aériennes, certaines missions peuvent provoquer agacement et répétitions. Le contenu multijoueur est en retrait comparé à celui de The Lost and Damned : peu de modes disponibles et un manque d’originalité dans leur conception, bien que le gameplay enrichi en armes leur confère un certain dynamisme.

Autre bémol : certaines activités annexes comme la patrouille dans les clubs ou les mini-jeux de beuverie deviennent vite répétitives. De plus, la gestion des nightclubs manque de profondeur et tourne rapidement en rond. Enfin, si le scénario est bien écrit, il reste moins marquant que celui de Niko Bellic dans le jeu principal, et certains joueurs peuvent trouver Luis moins nuancé ou mémorable que ses homologues précédents.

Liberty City de nuit : c’est oui !

L’un des plus grands atouts de l’extension est sans doute son ambiance. Liberty City, la nuit, revêt des atours inédits : éclairages sophistiqués, musiques électroniques entraînantes, et décor urbain magnifié. L’écriture des dialogues est toujours au sommet, jonglant entre humour noir, caricature et moments touchants. Luis Lopez s’impose comme un protagoniste crédible, humain et efficace, dont les motivations sont moins égoïstes que celles de nombreux autres héros de la série. Le contraste entre ses aspirations et le chaos dans lequel il évolue enrichit l’immersion.

En termes de gameplay, le DLC propose une grande variété de missions spectaculaires, bien plus explosives que celles de GTA IV. L’ajout du base jump, les courses avec nitro, les fusillades intenses et les interactions avec les personnages de l’univers principal rendent chaque mission inoubliable. La bande-son est également remarquable, avec de nouvelles stations de radio et une sélection musicale taillée pour les clubs. Enfin, la possibilité de revivre certaines missions pour en améliorer la performance augmente légèrement la rejouabilité.

Grand Theft Auto IV reste aujourd’hui un jalon majeur dans l’histoire du jeu vidéo. Il a marqué une rupture dans le ton et la direction artistique de la série, tout en repoussant les limites techniques de son époque. Plus dense, plus réaliste, plus introspectif, il a su séduire un large public tout en posant les bases de ce que deviendrait GTA V. Malgré ses quelques imperfections, il demeure une œuvre cohérente et ambitieuse, qui a su faire évoluer la formule sans trahir son essence.

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Gwen
Élevée avec Zelda, je fais du code dans les jeux vidéo. Si ça se trouve, c'est ma faute si ton jeu a bugué un jour. Experte en tout et surtout en rien.