Thunderbolts* est un film de super-héros américain réalisé par Jake Schreier, scénarisé par Eric Pearson et Joanna Calo, et sorti en mai 2025. Produit par Marvel Studios, il marque la conclusion de la phase V du Marvel Cinematic Universe (MCU). Le film s’inscrit dans la lignée des précédents opus centrés sur des figures secondaires de l’univers Marvel, notamment Black Widow ou la série Falcon et le Soldat de l’hiver. Il réunit Florence Pugh, Sebastian Stan, David Harbour, Wyatt Russell, Hannah John-Kamen et Lewis Pullman dans une aventure portée par des personnages torturés et marginaux.
Une conclusion pour la phase V
Le récit s’ouvre à Kuala Lumpur, où Yelena Belova, opérative sous les ordres de Valentina Allegra de Fontaine, détruit un laboratoire du groupe OXE, mêlé à des expérimentations humaines illégales liées au projet Sentry. Elle se rend ensuite dans une base secrète dans le désert, où elle retrouve d’autres agents envoyés par Valentina : Ava Starr (Fantôme), John Walker (U.S. Agent) et Antonia Dreykov (Taskmaster). Très vite, ils réalisent qu’ils ont été envoyés pour être éliminés avec les preuves. Un mystérieux jeune homme, Bob, apparaît : il s’avère être Robert Reynolds, un cobaye du projet Sentry, censé être mort.
Après un affrontement brutal, ils parviennent à fuir, grâce à l’intervention d’Alexei Shostakov (Red Guardian). Ce dernier baptise l’équipe « Thunderbolts » en hommage à un souvenir d’enfance de Yelena. Ensemble, ils cherchent à faire tomber Valentina, qui tente d’étouffer l’affaire. Mais lorsqu’elle active la transformation de Bob en Sentry, un être surpuissant souffrant de troubles dissociatifs, la situation dégénère. Le Néant, son alter ego malfaisant, commence à détruire New York. Pour l’arrêter, Yelena et son équipe plongent littéralement dans la psyché du personnage, dans une séquence introspective et émotionnelle. Leur solidarité permet à Robert de reprendre le contrôle, au prix d’un combat intérieur intense.
Le casting de Thunderbolts*
Le film mise sur une distribution solide et familière du MCU. Florence Pugh incarne Yelena Belova avec une intensité remarquable, donnant au personnage de la Veuve noire une nouvelle consistance. Sebastian Stan reprend son rôle de Bucky Barnes, désormais sénateur, tandis que David Harbour revient en Red Guardian avec une touche d’ironie fatiguée. Wyatt Russell (John Walker), Hannah John-Kamen (Ava Starr) et Olga Kurylenko (Taskmaster) complètent cette galerie de personnages complexes, tous hantés par leur passé.
La révélation du film reste Lewis Pullman dans le rôle de Robert Reynolds, alias Sentry. Il parvient à incarner avec sensibilité un personnage instable, à la fois terrifiant et profondément humain. Julia Louis-Dreyfus, en Valentina, campe une antagoniste cynique, mais son rôle reste controversé, jugé par certains critiques comme surjoué. Geraldine Viswanathan, en assistante ambivalente, et un caméo marquant de Bucky en fin de parcours politique, ajoutent des strates intéressantes à l’ensemble.
Jake Schreier derrière la caméra
Jake Schreier, qui signe ici son quatrième long-métrage après des œuvres comme Robot and Frank et La Face cachée de Margo, s’empare du projet avec une volonté de rompre avec les codes habituels du MCU. Son style visuel, influencé par la publicité et les clips musicaux, se ressent dans une mise en scène fluide, parfois onirique, notamment dans les séquences mentales de Robert/Sentry. Le réalisateur donne aussi une attention particulière à la narration intérieure, rarement explorée dans les films de super-héros.
Connu pour ses séries comme Beef ou Kidding, Schreier s’entoure ici de collaborateurs fidèles et de talents reconnus, comme la cheffe décoratrice Grace Yun et le compositeur Son Lux, qui livre une bande-son électronique dense, mélancolique et puissante. Il parvient à donner une identité propre à Thunderbolts*, bien que son ambition ait parfois du mal à trouver un équilibre entre le blockbuster d’action et le drame psychologique.
Thunderbolts* propose un regard plus adulte et introspectif sur le monde des super-héros, tout en conservant l’efficacité spectaculaire propre au MCU. En s’intéressant à des figures brisées plutôt qu’aux héros classiques, le film explore des thématiques comme la santé mentale, la manipulation et la rédemption. Malgré quelques longueurs et une construction narrative parfois déséquilibrée, il s’impose comme un film charnière du MCU, annonçant un futur plus nuancé pour la franchise. L’astérisque du titre, à la fois clin d’œil et symbole de remise en question, pourrait bien marquer une nouvelle étape dans l’histoire de l’univers Marvel.