Battlefield 6 : que vaut l’open beta ?

Battlefield 6 marque le retour de la franchise de tir à la première personne développée par DICE et éditée par Electronic Arts. Proposée en open beta sur PC et consoles nouvelle génération, cette version de test permet aux joueurs de découvrir une première itération du multijoueur à grande échelle dans un univers de guerre moderne. Entre carte urbaine dense, nouveau système de spécialistes et combats à 128 joueurs, cette bêta affiche l’ambition du studio de relancer la série tout en prenant certains risques.

La guerre ne meurt jamais

La beta propose une carte citadine marquée par une verticalité prononcée, où les combats se déroulent aussi bien dans les rues que sur les toits d’immeubles. Les joueurs s’affrontent dans des matchs à grande échelle avec des véhicules terrestres et aériens, dans le mode Conquête. Le système de classes laisse place à celui des spécialistes, chacun équipé d’un gadget spécifique et d’une aptitude passive. Ce changement modifie la dynamique d’escouade et introduit plus de flexibilité, en laissant les joueurs combiner librement armes et rôles. La mobilité occupe une place centrale, avec des animations plus fluides, la possibilité d’utiliser un grappin pour grimper ou de poser une tourelle autonome.

L’univers du jeu se situe dans un futur proche, où les États se sont effondrés et ont laissé place à des entités privées en guerre. Les joueurs incarnent des sans-patrie, des combattants sous contrat qui prennent part à un conflit globalisé, sans frontières ni idéologie claire. Cette toile de fond sert surtout de justification à l’absence de factions nationales traditionnelles et à la diversité des équipements. Elle reste cependant très discrète dans cette bêta, qui ne présente aucun élément scénarisé et se concentre uniquement sur l’aspect multijoueur compétitif.

Du sable dans les rouages

La bêta montre de nombreux problèmes techniques qui entachent l’expérience. Des bugs visuels fréquents, des textures absentes, des collisions ratées et une interface confuse gênent la fluidité des parties. Le netcode pose un problème avec des décalages dans la détection des tirs et des morts injustifiées. Les menus manquent de lisibilité et la personnalisation des équipements n’est pas intuitive. L’absence de tableau de score en pleine partie frustre de nombreux joueurs et le système de communication vocale, quasi inexistant, limite les stratégies d’équipe.

L’équilibrage des spécialistes n’est pas encore au point. Certains gadgets comme les drones de reconnaissance ou les tourelles automatiques paraissent trop efficaces, alors que d’autres sont peu utiles dans des affrontements directs. Cette nouvelle approche brouille parfois la lecture du champ de bataille, les silhouettes des alliés et ennemis étant difficiles à distinguer. L’impression d’un manque de finition persiste tout au long des sessions de jeu, avec une interface incomplète et des fonctionnalités encore instables.

Un Battlefield ambitieux et prometteur

Malgré ces défauts, la bêta affiche un potentiel intéressant. Le moteur Frostbite montre une nouvelle fois sa puissance avec des effets climatiques dynamiques impressionnants. Les tempêtes de sable ou les orages transforment le champ de bataille et forcent les joueurs à s’adapter. L’échelle des cartes et le nombre de participants renforcent l’immersion et donnent cette sensation de chaos organisé propre à la série. Les environnements urbains proposent des possibilités tactiques variées avec des bâtiments à escalader, des positions à fortifier et des zones à contourner.

Le nouveau système de spécialistes introduit de la variété dans les styles de jeu. Même s’il nécessite des ajustements, il permet d’expérimenter des combinaisons originales d’armes et d’équipements. Le gameplay gagne en dynamisme grâce à des animations plus naturelles, une meilleure fluidité dans les déplacements et une interaction renforcée avec le décor. La personnalisation des armes en temps réel apporte de la réactivité, et les affrontements bénéficient d’un sound design toujours aussi soigné, qui donne un poids réaliste à chaque impact.

DICE : moderniser la franchise Battlefield

DICE continue de développer la série Battlefield avec une volonté de modernisation et de retour à l’essentiel. Le studio suédois, réputé pour ses compétences techniques et son sens du spectacle, reprend ici certains éléments emblématiques de la licence tout en expérimentant de nouvelles mécaniques. Le passage aux spécialistes ou l’augmentation du nombre de joueurs par partie traduisent une envie de renouvellement. Cependant, cette transition ne se fait pas sans heurts, et l’open beta témoigne d’un équilibre encore à trouver entre l’héritage de la franchise et ses ambitions futures.

Malgré les critiques, DICE montre une capacité à réagir aux retours de la communauté. Les développeurs communiquent activement sur les problèmes rencontrés et promettent des correctifs avant la sortie. Cette phase de test joue un rôle important dans l’ajustement de l’expérience finale. Le studio cherche à concilier sa maîtrise du moteur Frostbite avec les attentes des fans, et même si tout n’est pas encore en place, les fondations techniques et artistiques sont solides.

L’open beta de Battlefield 6 révèle un jeu ambitieux qui tente de moderniser sa formule sans trahir ses racines. Le plaisir des combats à grande échelle, la mise en scène spectaculaire et le gameplay plus fluide répondent à l’appel, mais de nombreux problèmes techniques et de clarté restent à corriger. Si DICE parvient à stabiliser l’ensemble et à affiner ses choix de design, ce nouvel opus pourrait devenir un des meilleurs épisodes multijoueur de la série.