La question de la durée de vie des jeux vidéo est un sujet qui mérite réflexion. Souvent mise en avant comme un argument commercial, elle ne semble pas toujours répondre aux attentes des joueurs. Ce phénomène soulève plusieurs interrogations, notamment sur l’intérêt réel de proposer des jeux si longs que peu de joueurs les terminent.
30 % des joueurs vont jusqu’au bout
En jouant à plusieurs titres sur PS4 pendant mes vacances, j’ai remarqué que les trophées obtenus à la fin des jeux étaient fréquemment considérés comme « rares ». Cela signifie que peu de joueurs vont jusqu’au bout. En regardant de plus près, j’ai constaté que seulement 30 % des joueurs finissaient les jeux auxquels j’ai joué, des titres pourtant très populaires.
Cette tendance n’est pas nouvelle. Une enquête de CNN en 2012 montrait déjà que 90 % des joueurs ne finissaient pas les jeux qu’ils achetaient. Certains titres comme Assassin’s Creed II avaient réussi à faire grimper ce taux à 60 %, tandis que Heavy Rain atteignait 72 %. Aujourd’hui, un taux moyen de 30 % semble refléter la réalité, d’après ce que j’ai pu observer sur mon compte PlayStation.
Il est surprenant de constater que malgré l’évolution du média, la plupart des joueurs ne parviennent toujours pas à terminer les jeux qu’ils achètent. Ce phénomène soulève des questions sur la pertinence des choix de conception dans le développement des jeux.
La durée de vie : une donnée positive ?
La durée de vie des jeux est souvent un critère de notation important sur les sites spécialisés. Pourtant, si de nombreux jeux sont trop longs pour que les joueurs les finissent, pourquoi continue-t-on à valoriser ce critère ? On peut se demander si cette durée excessive n’est pas destinée à séduire les journalistes, plutôt qu’à satisfaire les joueurs.
Les quêtes annexes, souvent perçues comme un moyen d’allonger la durée de vie, sont connues pour être répétitives et peu intéressantes. Pourtant, les critiques de jeux continuent de valoriser la longueur d’un titre, ce qui pousse les éditeurs à produire des jeux toujours plus longs, au risque de lasser les joueurs.
Cette approche soulève une question, car si les joueurs ne vont pas au bout des jeux, c’est peut-être parce que ces quêtes et autres prolongations artificielles n’apportent pas grand-chose à l’expérience globale. Un long jeu n’est pas nécessairement un meilleur jeu.
Vers des jeux plus courts ?
Le jeu en ligne et les contenus téléchargeables peuvent être une solution pour prolonger l’expérience de manière pertinente. Des titres comme GTA 5, par exemple, proposent une expérience solo d’une trentaine d’heures, mais ce sont surtout leurs modes multijoueurs qui captivent les joueurs sur le long terme. Les DLC bien conçus, comme Episodes from Liberty City pour GTA 4, ajoutent également une véritable valeur au jeu initial.
Cependant, il est légitime de se demander si la course à la longueur ne contribue pas à augmenter artificiellement le prix des jeux. Les développeurs passent beaucoup de temps à créer du contenu qui, finalement, intéresse peu de joueurs. Une approche différente, qui mettrait l’accent sur une histoire de qualité et un tarif plus abordable, pourrait être plus sensée.
En tant que joueur, j’estime qu’une durée de vie de 20 à 30 heures est suffisante pour un jeu narratif, à condition que chaque minute soit bien exploitée. Les jeux comme Skyrim sont des exceptions, où le genre RPG justifie une durée de vie plus longue et où l’immersion est telle que le joueur est heureux d’y consacrer des heures.
Il n’y a pas de durée de vie idéale pour un jeu vidéo, mais il est essentiel que le contenu proposé justifie le temps et l’argent investis. Des jeux moins chers, offrant un contenu de qualité sans surcharge inutile, pourraient mieux correspondre aux attentes des joueurs. En fin de compte, c’est la pertinence du contenu qui devrait primer sa quantité.