Light of Motiram est un jeu vidéo de survie en monde ouvert développé et édité par Polaris Quest, une filiale de Tencent. Prévu pour une sortie au quatrième trimestre 2027 sur PC, ce titre free-to-play combine action, exploration et construction, dans un univers post-apocalyptique peuplé de créatures mécaniques. Le projet, bien que prometteur sur le papier, est au centre d’une vive controverse en raison de ses ressemblances frappantes avec la franchise Horizon de Sony, qui a d’ailleurs engagé une action en justice pour violation de droits d’auteur et de marque.
Survie et construction parmi les machines
Dans Light of Motiram, le joueur évolue dans un monde dans lequel la civilisation s’est effondrée et où subsistent des tribus primitives luttant pour leur survie face à des machines animales hostiles, appelées « Mechanimals ». L’environnement, varié et dangereux, met à l’épreuve les capacités de survie, la gestion des ressources et la capacité à affronter de puissants boss. Le système de construction, basé sur une simulation physique réaliste, permet de bâtir des structures solides et créatives, qu’il s’agisse de simples abris ou de forteresses élaborées.
Le jeu met aussi l’accent sur la coopération : jusqu’à dix joueurs peuvent unir leurs forces pour chasser, récolter des matériaux ou combattre ensemble. Les Mechanimals peuvent être apprivoisés, personnalisés et utilisés pour le combat ou la production, ajoutant une dimension stratégique à l’aventure. Des combats de boss exigeants, où l’esquive, le blocage et la contre-attaque sont essentiels, viennent compléter l’expérience.
Un plagiat de la franchise Horizon ?
En mars 2024, lors de la Game Developers Conference à San Francisco, des représentants de Tencent, via sa filiale Aurora Studios, ont approché Sony pour proposer un partenariat officiel autour de la licence Horizon. L’idée présentée était de co-développer un titre multijoueur situé dans l’univers créé par Guerrilla Games, destiné notamment aux marchés asiatiques, avec un partage de technologie et un co-branding entre les deux sociétés. Sony a décliné l’offre, préférant conserver un contrôle créatif total sur la franchise. Quelques mois plus tard, Tencent annonçait Light of Motiram, un jeu dont l’univers, les mécaniques et la direction artistique rappelaient fortement Horizon, ce qui, selon Sony, laisse penser que certains éléments du pitch initial ont été réutilisés sans autorisation.
Light of Motiram a rapidement attiré l’attention non seulement pour son concept, mais surtout pour sa ressemblance frappante avec la franchise Horizon de Sony. Dès l’annonce, joueurs et médias ont relevé des parallèles évidents : protagoniste féminine rousse rappelant Aloy, univers post-apocalyptique où la nature a repris ses droits, vastes paysages montagneux et forestiers, et surtout présence de créatures mécaniques inspirées d’animaux sauvages. Même certaines mécaniques de gameplay, comme l’approche furtive dans les hautes herbes, le piratage d’ennemis ou le démontage de composants pour améliorer son équipement, font écho à celles d’Horizon.
Face à ces similitudes, Sony Interactive Entertainment a décidé de porter l’affaire devant un tribunal californien en juillet 2025, accusant Tencent, maison mère de Polaris Quest, de violation de droits d’auteur et de marque. La plainte précise bien que Tencent avait approché Sony en 2024 pour proposer un projet officiel basé sur Horizon, proposition refusée, avant d’annoncer quelques mois plus tard Light of Motiram avec un univers et une direction artistique jugés quasi identiques. Selon Sony, il ne s’agit plus d’inspiration, mais d’une appropriation délibérée d’éléments protégés, allant jusqu’à réclamer jusqu’à 150 000 dollars de dommages-intérêts par œuvre violée.
L’affaire a entraîné une réaction rapide de Tencent, qui a modifié la page Steam du jeu en retirant les visuels, trailers et descriptions les plus incriminés, tout en repoussant la sortie à fin 2027 pour procéder à une refonte artistique et technique. Malgré ces ajustements, Sony maintient que les ressemblances fondamentales demeurent et demande non seulement des compensations financières, mais aussi une injonction pour bloquer la commercialisation du jeu. Ce litige, qui rappelle d’autres polémiques récentes sur les limites entre inspiration et plagiat dans le jeu vidéo, notamment Palworld, pourrait créer un précédent important pour la protection des licences AAA.
Light of Motiram se présente comme un ambitieux mélange de survie, d’exploration et de construction en coopération, porté par un univers post-apocalyptique riche. Sa proximité assumée avec Horizon risque de rester un point de discussion central jusqu’à sa sortie. Si la refonte en cours parvient à imposer une direction artistique originale et à exploiter pleinement son gameplay coopératif et créatif, il pourrait surprendre et s’imposer comme une alternative solide dans le paysage des survival games.
