Death Stranding 2: On the Beach, c’est l’amour à la plage…

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Death Stranding 2: On the Beach est un jeu d’action-aventure développé par Kojima Productions et édité par Sony Interactive Entertainment. Il sort le 26 juin 2025 en exclusivité sur PlayStation 5. Hideo Kojima signe ici une suite directe à son œuvre de 2019, toujours centrée sur la figure de Sam Porter Bridges, incarné par Norman Reedus. Le jeu s’inscrit dans la continuité thématique et mécanique de son prédécesseur, tout en apportant des ajustements destinés à élargir son accessibilité sans sacrifier la complexité de son univers.

Death Stranding 2: On the Beach signe le retour d'Hideo Kojima.

Sam Porter Bridges reprend du service

L’aventure commence quelque temps après la fin du premier épisode. Sam, désormais retiré, est rappelé à l’action par Fragile, qui l’embarque dans une mission de reconnexion du Mexique et de l’Australie au réseau chiral. Le joueur retrouve les fondamentaux du gameplay : la planification méticuleuse des itinéraires, la gestion du poids et de l’équilibre, la construction d’infrastructures, et les livraisons. Mais cette fois, un nouveau vaisseau nommé Magellan permet de se téléporter à travers le monde, facilitant les déplacements et modifiant significativement le rythme de l’exploration.

La narration conserve la signature de Kojima : elle alterne entre longueurs contemplatives, fulgurances esthétiques et séquences d’action-infiltration, désormais enrichies. Les nouveaux personnages comme Rainy, Neil, Tomorrow ou Tarman qui accompagnent Sam dans son périple. Le monde est plus vivant, les outils plus variés, et l’univers toujours aussi cryptique. Pourtant, le récit reste ancré dans la même structure que son prédécesseur, reprenant même certains motifs narratifs. Les dilemmes moraux sont évoqués, mais rarement laissés au choix du joueur, les dialogues à embranchements n’ayant qu’un effet limité.

Norman Reedus rempile dans le rôle de Sam Porter Bridges.

On a déjà vu cela quelque part…

Death Stranding 2: On the Beach souffre d’un certain manque de renouvellement. Si le jeu étend et raffine les mécaniques du premier épisode, il conserve une structure narrative et ludique très proche de son prédécesseur. Le sentiment de redite est palpable, notamment à travers des séquences qui évoquent directement les moments marquants du premier opus, comme les scènes de flashbacks ou les longues phases de livraison entrecoupées de cinématiques. Le scénario, bien que dense et cohérent, manque parfois de surprise, et certains arcs narratifs sont trop rapidement expédiés. L’introduction de dialogues à choix multiples donne l’illusion d’un impact sur le déroulement de l’histoire, mais ces choix sont souvent artificiels, contraints à une réponse unique pour faire avancer l’intrigue.

Un autre point de déception concerne les personnages secondaires. Malgré un casting impressionnant, incluant des figures charismatiques comme Fragile, Neil ou Rainy, leurs arcs restent souvent sous-développés. Le manque d’interactions annexes, notamment avec l’équipage du Magellan, limite l’attachement que le joueur peut ressentir envers ces compagnons de route. Par ailleurs, Sam, le protagoniste, reste froid et peu expressif, ce qui l’isole émotionnellement malgré l’enjeu dramatique de l’histoire. L’intelligence artificielle des ennemis pose également un problème, avec un comportement peu réactif, même en infiltration, ce qui rend les affrontements trop faciles, surtout en mode normal. Enfin, la roue des armes, peu ergonomique, nuit à la fluidité des combats.

Lea Sedoux reprend son rôle de Fragile pour guider Sam dans Death Stranding 2: On the Beach.

Un New Game + de luxe ?

Malgré ses défauts, Death Stranding 2: On the Beach brille par sa capacité à enrichir une formule déjà unique. Le gameplay gagne en densité grâce à l’ajout de nombreux outils, d’un arbre de compétences (l’APAS), et d’une conduite de véhicules nettement améliorée. Les livraisons, cœur du jeu, sont désormais soutenues par des moyens de transport plus fluides, des options de téléportation bien pensées, et une progression plus gratifiante, notamment via les récompenses des Preppers. L’infiltration et les phases d’action gagnent en dynamisme, avec un arsenal étoffé, un système de gestion de l’équipement plus souple, et un level design travaillé. Le monde ouvert, quant à lui, est plus vivant, grâce à des effets météo dynamiques et une faune plus présente.

Sur le plan technique et artistique, le jeu est une réussite totale. Le moteur Decima permet une réalisation visuelle impressionnante, avec des environnements variés et somptueux, notamment dans la reconstitution de l’Australie. La direction artistique, à la fois réaliste et onirique, est sublimée par une bande-son magistrale. Les compositions de Woodkid s’intègrent parfaitement au récit, accompagnant les moments clés avec justesse. Le retour de CHVRCHES, Low Roar et autres groupes du premier jeu ajoute une dimension émotionnelle forte. Enfin, l’aspect communautaire, avec la construction collaborative d’infrastructures et l’interaction indirecte entre joueurs, reste un pilier de l’expérience, offrant un sentiment d’union rare dans un jeu solo.

Death Stranding 2: On the Beach invite toujours au voyage et offre des paysages exceptionnels.

Hideo Kojima : entre cinéma et jeu vidéo

Kojima Productions, fondé par Hideo Kojima après son départ de Konami, poursuit ici sa volonté d’explorer des formats narratifs inédits dans le jeu vidéo. Fidèle à sa réputation d’auteur, Kojima cultive une esthétique de la contemplation et de l’expérimentation. Death Stranding 2: On the Beach témoigne d’un équilibre complexe entre accessibilité accrue et maintien d’une vision singulière.

Le studio démontre également une maîtrise technique impressionnante du moteur Decima, gracieusement fourni par Guerrilla Games, à l’origine d’Horizon Zero Dawn et Horizon Forbidden West. Cela permet au jeu de se distinguer autant par son aspect visuel que par sa fluidité, y compris sur les configurations standard de la PS5. La fidélité aux thèmes du lien, de la solitude et de la coopération numérique confirme la ligne éditoriale du studio, résolument tournée vers des expériences émotionnelles et immersives.

Death Stranding 2: On the Beach ne cherche pas à tout réinventer, mais à perfectionner une formule déjà audacieuse. Plus accessible, plus fluide, mais aussi plus prévisible, cette suite conserve ce qui faisait la force de son prédécesseur tout en assouplissant les aspérités les plus clivantes. Si elle perd en radicalité ce qu’elle gagne en confort de jeu, elle reste une œuvre marquante et généreuse, qui devrait séduire à la fois les fidèles de Kojima et un public plus large.

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Gwen
Élevée avec Zelda, je fais du code dans les jeux vidéo. Si ça se trouve, c'est ma faute si ton jeu a bugué un jour. Experte en tout et surtout en rien.