L’UFC-Que Choisir, en collaboration avec d’autres associations de consommateurs, a récemment déposé une plainte contre sept éditeurs de jeux vidéo. L’objet de cette plainte concerne l’utilisation des monnaies virtuelles, une pratique devenue courante dans de nombreux jeux, et qui, selon l’association, dissimule le coût réel des achats effectués par les joueurs. Cette action vise à mieux protéger les consommateurs, en particulier les plus jeunes, souvent piégés par un système de conversion opaque.
Quel est l’objet de la plainte ?
La plainte déposée par l’UFC-Que Choisir cible les pratiques commerciales des éditeurs de jeux vidéo concernant les monnaies virtuelles. Ces dernières, couramment utilisées dans les jeux populaires, sont accusées de rendre les achats plus complexes et opaques pour les consommateurs. Avant de pouvoir acheter des objets ou des fonctionnalités, les joueurs doivent convertir leurs euros en monnaie virtuelle, créant une confusion sur le coût réel des achats.
Cette stratégie est dénoncée comme trompeuse, car elle dissimule les montants réels dépensés. Par exemple, dans des jeux comme Fortnite ou Clash of Clans, les joueurs doivent fréquemment acheter plus de monnaie virtuelle que nécessaire pour obtenir un objet spécifique. Les taux de conversion varient en fonction des packs, rendant encore plus difficile le suivi des dépenses. Cela pousse les consommateurs à dépenser davantage sans s’en rendre pleinement compte.
L’association souligne également que ce système touche particulièrement les jeunes joueurs, moins conscients des implications financières de leurs achats. En masquant le prix réel des objets et en incitant à des achats supplémentaires, ces pratiques créent un cercle vicieux de consommation non maîtrisée.
Quels sont les éditeurs visés ?
La plainte de l’UFC-Que Choisir vise sept éditeurs de jeux vidéo majeurs : Activision Blizzard, Electronic Arts, Epic Games, Mojang Studios, Roblox Corporation, Supercell et Ubisoft. Ces entreprises sont toutes accusées d’utiliser des monnaies virtuelles pour masquer le coût réel des objets proposés dans leurs jeux.
Activision Blizzard, avec son jeu Diablo IV, est l’un des éditeurs concernés. Electronic Arts, créateur de FC 24, est aussi visé. Ces deux géants de l’industrie du jeu vidéo utilisent des monnaies spécifiques qui obligent les joueurs à convertir leur argent pour débloquer des contenus supplémentaires. Cela complique la compréhension du coût réel et encourage des achats répétés.
Epic Games, célèbre pour Fortnite, Mojang Studios, créateur de Minecraft et Supercell, derrière Clash of Clans, font également partie de cette liste. Ces éditeurs, bien que proposant des jeux très populaires, sont critiqués pour leurs pratiques commerciales jugées trompeuses. Les joueurs se retrouvent souvent à dépenser plus que prévu, incités par des systèmes de conversion peu transparents.
Vers une réglementation des paiements dans les jeux vidéo ?
L’UFC-Que Choisir et ses partenaires européens appellent à une régulation plus stricte des paiements dans les jeux vidéo. Ils demandent que les prix des objets virtuels soient directement affichés en euros, afin de rendre les transactions plus claires pour les joueurs. Cette demande vise à éliminer l’opacité autour des monnaies virtuelles, qui complexifie les achats et pousse à la surconsommation.
La Commission européenne, saisie par l’UFC et ses partenaires, envisage actuellement des mesures pour mieux protéger les consommateurs dans l’univers numérique. Une nouvelle réglementation pourrait voir le jour, imposant aux éditeurs de jeux vidéo de respecter des règles de transparence quant aux prix des objets achetés dans leurs jeux. Cette initiative pourrait marquer un tournant dans la manière dont les éditeurs gèrent les transactions au sein de leurs plateformes.
Les associations espèrent également obtenir l’interdiction pure et simple des monnaies virtuelles payantes. Pour elles, ces systèmes de conversion sont non seulement trompeurs, mais dénaturent aussi l’expérience ludique des jeux vidéo en la transformant en une simple source de revenus pour les éditeurs.
La plainte déposée par l’UFC-Que Choisir contre sept éditeurs de jeux vidéo met en lumière des pratiques commerciales jugées trompeuses, qui exploitent la complexité des monnaies virtuelles pour inciter les joueurs à dépenser plus. En exigeant une meilleure transparence et la fin des monnaies virtuelles payantes, les associations espèrent un changement majeur dans l’industrie du jeu vidéo, où la protection des consommateurs est devenue une priorité. La réponse de la Commission européenne sera cruciale pour l’avenir de la régulation dans ce secteur.