OK Go signe son retour en 2025 avec And the Adjacent Possible, un cinquième album qui mêle indie pop, power pop et touches psychédéliques, dix ans après Hungry Ghosts. Le groupe, toujours aussi visuellement inventif, continue à explorer des terrains sonores bigarrés, entre compositions groovy, expérimentations vocales et balades mélancoliques. Le disque paraît sous leur propre label, Paracadute, et témoigne d’une maturité musicale sans renier leur goût du spectaculaire.
Qui est le groupe OK Go ?
OK Go, groupe formé à Chicago en 1998, s’est fait connaître pour ses clips aussi inventifs que viraux. Le quatuor composé de Damian Kulash, Tim Nordwind, Dan Konopka et Andy Ross a su se distinguer par sa créativité visuelle autant que sonore. Leur chanson Here It Goes Again, dansée sur des tapis roulants, reste une référence incontournable du clip YouTube. Depuis ses débuts, le groupe a su conjuguer rock alternatif et pop accrocheuse, toujours avec un goût prononcé pour la mise en scène.
Après un silence discographique prolongé, interrompu par des projets divers (cinéma, TED talks, paternité), OK Go revient avec un album qui se veut la synthèse de toutes leurs incarnations. And the Adjacent Possible montre un groupe à l’aise avec son identité, prêt à naviguer entre les genres. L’album s’ouvre sur Impulse Purchase, un morceau percutant aux textures électroniques épaisses, suivi par A Stone Only Rolls Downhill, single phare accompagné d’un clip ambitieux tourné avec 64 téléphones. Les premières pistes brillent par leur fraîcheur, leur inventivité mélodique et leur richesse sonore.
Que vaut And the Adjacent Possible ?
Parmi les réussites, Love et A Good, Good Day at Last dégagent une énergie rock bien ancrée dans une nostalgie assumée. Fantasy vs. Fantasy évoque un univers rétro, entre rêve éveillé et comédie musicale, tandis que This Is How It Ends ralentit le tempo pour explorer une mélancolie douce et sincère. La deuxième moitié de l’album se montre plus tempérée : des morceaux comme Better Than This ou Golden Devils sont bien produits mais moins marquants. Going Home et Don’t Give Up Now, plus introspectifs, concluent l’album sur une note douce, voire un peu trop sage.
Si les morceaux d’ouverture impressionnent par leur puissance et leur originalité, la deuxième partie du disque s’essouffle quelque peu. Les effets vocaux deviennent plus envahissants, la production, bien que soignée, gomme parfois l’énergie brute qui faisait le charme des albums précédents. Certains titres semblent moins assumés, comme s’ils jouaient la sécurité. Malgré cela, l’ensemble reste solide, porté par un songwriting habile et une capacité à varier les atmosphères sans perdre le fil.
En somme, And the Adjacent Possible est un retour honnête, souvent inspiré, d’un groupe qui refuse de se répéter sans pour autant renier ce qui fait sa singularité. OK Go signe un album cohérent, parfois trop mesuré, mais riche en idées et fidèle à leur esprit joueur et humaniste. Les fans retrouveront avec plaisir l’inventivité du groupe, même si certains morceaux auraient gagné à être plus tranchés.
