Sorti le 7 février 2025, Parasomnia marque le retour très attendu de Mike Portnoy à la batterie après quinze ans d’absence. Produit par John Petrucci et publié sous le label InsideOut Music, ce seizième album studio de Dream Theater explore les troubles du sommeil à travers huit titres pour une durée totale de 71 minutes. Fidèle à son héritage, le groupe y déploie sa virtuosité et son sens du storytelling musical, tout en s’aventurant dans des atmosphères plus sombres et immersives.
Les darons du metal progressif
Dream Theater, pionnier du metal progressif, voit le jour en 1985 sous le nom de Majesty, formé par John Petrucci, John Myung et Mike Portnoy à la Berklee College of Music. Après des débuts confidentiels avec When Dream and Day Unite (1989), le groupe connaît un succès fulgurant avec Images and Words (1992), porté par le hit Pull Me Under. Dès lors, Dream Theater s’impose comme une référence du prog-metal, enchaînant albums et tournées à succès.
En 2010, un tournant majeur survient avec le départ de Mike Portnoy, remplacé par Mike Mangini. Cette période voit la sortie d’albums plus accessibles comme A Dramatic Turn of Events (2011) et The Astonishing (2016). Toutefois, le retour de Portnoy en 2023 ravive l’excitation des fans et inaugure une nouvelle ère pour le groupe, symbolisée par Parasomnia.
Un album immersif et cohérent
Parasomnia brille par sa thématique cohérente et son ambiance immersive. Dès l’intro instrumentale In the Arms of Morpheus, le ton est donné : un voyage entre rêves et cauchemars, soutenu par des compositions sophistiquées et une atmosphère cinématographique. Les morceaux Night Terror et Midnight Messiah rappellent l’agressivité de Train of Thought, tandis que Bend the Clock offre un moment plus introspectif. Le point culminant reste The Shadow Man Incident, une fresque de 19 minutes, qui synthétise à merveille le savoir-faire du groupe.
Cependant, certains titres peinent à surprendre et recyclent des formules connues. A Broken Man et Dead Asleep sont solides, mais restent prévisibles, sans la magie des grandes heures du groupe. De plus, si la virtuosité est toujours au rendez-vous, on pourrait regretter un certain manque d’innovation dans l’approche mélodique. Enfin, la production, bien que léchée, aurait pu mettre davantage en avant la basse de John Myung.
Avec Parasomnia, Dream Theater signe un retour en force, porté par une alchimie retrouvée entre ses membres. L’album séduit par sa narration immersive et sa maîtrise technique, même si certaines compositions auraient gagné à être plus audacieuses. Néanmoins, il demeure un excellent cru pour les amateurs du groupe, confirmant que Dream Theater reste un pilier incontournable du metal progressif.