La vidéo est un loisir de plus en plus répandu. Que l’on soit amateur ou professionnel, un stabilisateur peut apporter beaucoup à l’image. Il existe sur le marché de nombreux modèles, pourtant, c’est bien le DJI OM5 qui semble se démarquer. Vous me connaissez, je ne crois que ce que je vois et c’est pour cette raison que je me suis procuré ce modèle pour vous en parler.

Stabilisateur DJI OM5

Une fabrication qualitative

DJI est un fabricant très réputé, leur hardware est très souvent de bonne facture et c’est tout à fait le cas de cet OM5. En main, on a un réel sentiment de solidité. L’objet en lui-même est agréable et les matériaux utilisés ne font pas trop cheap. Nous sommes cependant sur un stabilisateur abordable puisque vous le trouverez entre 100 et 160 €. Un tarif qui change régulièrement sur la plupart des boutiques en ligne, mais dans l’ensemble, on ne parle pas d’un matériel très onéreux. Ce qui est certain, c’est que la première impression est très positive même si déplier le bras demande un peu de force. Très clairement, au début, j’avais peur de le casser, mais on s’y habitue et il tient sur la durée.

Côté ergonomie, les commandes sont plutôt bien placées et vous aurez accès à la plupart des contrôles vidéo directement sur l’OM5. Un très bon point d’autant plus qu’il est télescopique. En mode « perche à selfie », vous pourriez avoir du mal à avoir accès à l’écran. Le fait de pouvoir tout contrôler depuis la poignée est effectivement bienvenu. Toutefois, comparé à l’OM4, on perd le port USB et la grosse batterie qui permettait d’alimenter son smartphone. Ici, on a clairement perdu en autonomie, mais de ce que j’en ai vu, il tient une journée normale de travail. Comptez entre 6 et 8 h en fonctionnement. C’est moins bon que le modèle précédent, mais cela reste encore tout à fait acceptable.

L’autre bon point, c’est le système d’accroche du smartphone qui est aimanté. Une solution bien pensée qui permet de le fixer à la gimbal simplement (et dans le bon sens). Et ça tient très bien, même très bien. Bien que la pince soit un peu « raide », une fois en place, cela ne bougera plus. On sent qu’il y a eu un réel travail sur ce point. Au quotidien, c’est très pratique puisqu’il est possible de le décrocher/accrocher très facilement. Pratique si vous alternez entre une image classique et stabilisée régulièrement. Dans l’ensemble, je dirais que c’est une réussite.

Oui mais…

S’il y a un bien une chose que l’expérience m’a apprise, c’est que les constructeurs ne sont pas des développeurs et bien souvent, ce sont les applications qui font défaut. C’est d’ailleurs le gros point noir qui va me décourager de vous recommander ce DJI OM5. Pourtant, il y avait des indices qui auraient dû me mettre la puce à l’oreille. En effet, sous Android, l’application n’est pas disponible sur le Play Store. Il faut aller la télécharger sur le site du constructeur. Pas très pratique, notamment lorsqu’il s’agit de la mettre à jour. Notez également qu’il faudra autoriser l’installation des applications externes, une chose qui n’est pas toujours possible surtout sur les smartphones d’entreprise.

Une fois installée, lorsque l’on lance l’application, on se retrouve confronté au store DJI. Pour être tout à fait honnête, je pensais m’être trompé d’app quand je l’ai lancé la première fois. Très peu ergonomique, il faudra trouver le petit bouton discret qui vous mènera à ce qui nous intéresse. On aurait clairement préféré une application qui mène directement à la photo/vidéo et qui propose éventuellement un lien vers le store. La première impression donne réellement un sentiment de manque de professionnalisme. On sent ici une volonté de vendre du hardware plus que d’offrir une bonne expérience utilisateur. Un très mauvais point selon moi.

Si vous arrivez à trouver le mode caméra dans cette application, l’appairage en Bluetooth se fait rapidement. Pour l’avoir testé sur un smartphone récent et un plus ancien, je n’ai pas rencontré de problème. Encore une fois, en termes de choix de composants, on est sur du qualitatif. Une fois l’appairage effectué, on doit se coltiner un tutoriel très envahissant. Pour ma part, j’avais vite compris comment fonctionnait l’interface, mais on doit fermer de très (trop) nombreux popups qui vous expliquent comment tout cela marche. J’imagine que ça peut être utile pour les néophytes, mais pour ma part, j’ai trouvé ça très désagréable. Fort heureusement, ça n’arrivera qu’au premier lancement. De manière générale, si l’on doit tout expliquer, c’est que l’interface n’est pas claire.

Est-ce réellement utilisable ?

Dans la pratique, le stabilisateur est assez incroyable. Vous pouvez tourner la gimbal dans tous les sens et l’image sera toujours net. Le DJI OM5 fait un très bon taf sur ce point. Malheureusement, la qualité hardware est entachée par un logiciel clairement à la ramasse. En mode manuel, on peut faire de jolies choses grâce au joystick qui permet de compenser les mouvements de votre sujet. Il faudra tout de même un peu de temps pour s’habituer aux contrôles qui ne m’ont pas paru forcément naturels. J’imagine que c’est mon habitude des contrôles de caméras dans les jeux vidéo qui m’aura un peu déconcerté, mais on s’y fait.

À noter également un mode panoramique automatisé qui fait son petit effet. Il est aussi possible d’effectuer un zoom compensé qui pourra ajouter un peu de fraicheur dans vos vidéos bien que cela reste gadget. Enfin, un mode assistant qui permet de réaliser des petits clips sympas avec de la musique. Vous choisissez le type de clip que vous souhaitez créer et l’application vous aidera dans la création de votre petite vidéo. Assez dispensable, mais qui amusera probablement les débutants qui arriveront à créer des choses intéressantes par ce biais. Les professionnels et les utilisateurs avancés n’y trouveront sûrement par leur compte.

Faire un vlog est un calvaire

Si je m’étais tourné vers ce DJI OM5, c’était avant tout pour rendre mes vlogs plus dynamiques. Pouvoir se déplacer tout en se filmant de manière stabilisée, c’est tout l’intérêt de ce genre de matériel. Selon moi, cette gimbal échoue dans sa tâche, notamment à cause du tracking qui est un peu à côté de la plaque. En effet, il est possible de suivre un sujet automatiquement quels que soient les mouvements. Sur le papier, c’est une fonctionnalité très pertinente et indispensable. Dans la pratique, cela ne fonctionne pas toujours. À plusieurs reprises, l’OM5 s’est carrément retourné et n’arrivait plus à suivre mon visage. On parle ici d’une personne qui marche en se filmant et sans mouvements brusques et avec une bonne luminosité. Une réelle déception.

Ce mode tracking peut aussi être utilisé avec la gimbal posée sur un support. Vous pouvez vous déplacer et la caméra suivra vos mouvements. C’était une des choses dont j’avais particulièrement besoin afin de faire des démonstrations. Malheureusement, encore une fois, ce tracking perd souvent le sujet à l’écran et l’OM5 perd un peu la tête pour finir par se retourner complètement. Dans l’ensemble, cette fonctionnalité est assez catastrophique. C’est vraiment très regrettable puisque c’est LE gros argument de ce modèle.

Lorsque le suivi fonctionne, on est aussi confronté à un autre problème, car le sujet sera toujours centré à l’écran. Oubliez donc les plans utilisant la règle des tiers. Vous serez toujours au centre de l’image. C’est d’autant plus frustrant si vous devez faire des vidéos verticales pour Instagram ou TikTok. Très clairement, dans ce genre de vidéo, on ne souhaite pas être au centre de l’image, mais malheureusement, on ne peut rien y faire. Là aussi, c’est une déception. Concrètement, il faudra utiliser le mode manuel pour arriver à faire quelque chose d’intéressant, mais on perd très clairement toutes les promesses de ce modèle.

Y a-t-il de l’espoir ?

Mon premier regret, c’est l’absence de l’application sur le Play Store. DJI se coupe totalement du retour des utilisateurs. Effectivement, de mauvaises notes ça n’est pas bon pour l’image, mais, selon moi, cela dénote un réel manque d’écoute des clients et ça, ça n’est pas du tout positif. D’autant plus que cela ne facilite pas les mises à jour. Cette application bride réellement l’utilisation de l’OM5 qui a pourtant la capacité potentielle d’offrir de belles choses. Nouveau fer de lance de la marque, le logiciel fourni manque de peaufinage et de professionnalisme. Nous ne sommes pas sur du haut gamme, c’est un fait, mais il ne tient pas ses promesses.

On espère sincèrement que DJI travaillera mieux son application dans les mois à venir pour offrir une expérience digne de ce matériel plutôt qualitatif. Pour ma part, c’est la déception, je n’en attendais pas beaucoup, mais j’espérais tout de même qu’il soit en mesure d’effectuer un tracking convenable et mieux maitrisé. Ce sont d’ailleurs ces arguments qui m’ont fait sauter le pas, mais dans l’immédiat, il est relativement inutilisable en l’état. En tout cas pour l’utilisation que je souhaitais en faire.

Pour terminer sur une note positive, le DJI OM5 offre tout de même un mode manuel intéressant, mais il faudra sans cesse surveiller l’écran pour s’assurer que le sujet est toujours bien cadré à l’écran. Cela demandera un peu d’apprentissage, mais il est tout à fait possible d’obtenir une belle image stabilisée. Pour être tout à fait franc, si un jour le tracking devient impeccable et que l’on puisse placer le sujet où l’on souhaite à l’image, ce modèle pourrait bien devenir un incontournable sur le marché tant il est abordable et de bonne facture.

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