Avec son onzième album, The Sky, The Earth & All Between, Architects opère un tournant artistique significatif. Produit par Jordan Fish (ex-Bring Me The Horizon), le groupe explore de nouvelles textures sonores, tout en conservant l’énergie qui a fait sa renommée. Ce disque marque une tentative de réconciliation entre leur metalcore originel et une approche plus moderne et accessible.

The Sky, The Earth and All Between est le 11è album du groupe metalcore Architects.

Le metalcore made in Brighton

Originaire de Brighton, Architects s’est imposé comme l’un des fers de lance du metalcore britannique. Après des débuts marqués par une exploration sonore variée, ils ont atteint une forme de consécration avec la trilogie Lost Forever // Lost Together (2014), All Our Gods Have Abandoned Us (2016) et Holy Hell (2018). Ces albums, empreints d’émotions et de puissance brute, ont propulsé le groupe sur les plus grandes scènes du monde.

Cependant, leurs albums suivants, For Those That Wish to Exist (2021) et The Classic Symptoms of a Broken Spirit (2022), ont divisé leur fanbase en incorporant davantage d’éléments mainstream et électroniques. The Sky, The Earth & All Between semble vouloir réconcilier ces deux facettes, en puisant à la fois dans leur passé et dans leurs nouvelles ambitions musicales.

Une palette sonore élargie

L’album débute avec Elegy, une introduction électro-acoustique saisissante, où la voix de Sam Carter oscille entre douceur et rage. Ce contraste entre intimité et explosion se retrouve tout au long du disque. Brain Dead, en collaboration avec House of Protection, apporte une touche punk et survitaminée, loin des schémas metalcore habituels.

Les collaborations sont un des points forts de cet album. Judgement Day, avec la chanteuse Amira Elfeky, apporte une dimension vocale inédite, poussant Carter vers un chant plus aérien. Mais certains titres, comme Landmines, semblent trop influencés par Bring Me The Horizon, rendant l’ensemble parfois trop prévisible.

Entre introspection et puissance cathartique

Si l’album se démarque par son énergie et sa diversité, il peine parfois à maintenir un équilibre entre puissance et émotion. Evil Eyes incarne bien cette dualité, avec des couplets planants suivis d’un refrain destructeur. À l’inverse, Chandelier, qui clôt l’album, joue sur une retenue quasi méditative, laissant place à une mélancolie poignante.

Cependant, la répartition des morceaux peut frustrer. Après un début explosif, l’album s’essouffle légèrement avant de retrouver son intensité avec Seeing Red. Certains morceaux plus calmes manquent de relief, freinant la dynamique globale du disque.

The Sky, The Earth & All Between n’est peut-être pas l’album qui réinventera Architects, mais il marque un pas vers une identité plus affirmée. Malgré quelques longueurs, il regorge de moments forts et réussit à reconnecter le groupe avec son public historique tout en s’ouvrant à de nouveaux horizons.

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