Je ne sais pas si c’est le syndrome de Stockholm, mais dès qu’un jeu Ubisoft sort, j’ai toujours cette curiosité de découvrir ce qu’ils ont à proposer. Avatar: Frontiers of Pandora n’échappe pas à la règle, les images des trailers m’ayant un peu saucé. Avec une sortie en fanfare, la promesse, c’est aussi le moteur 3D Snowdrop, taillé pour la nextgen qui m’a donné envie de découvrir cette nouvelle superproduction.

Avatar: Frontiers of Pandora - Vol avec un Ikran

Avatar: Frontiers of Pandora est une claque visuelle

Le jeu commence avec une (très) longue cinématique d’introduction qui nous présente sommairement une poignée de personnage dont j’ai déjà oublié les noms. Élevés par les humains, ces jeunes Na’vi doivent servir, à l’avenir, à entretenir des relations avec les locaux. Sur fond de propagande humaine, cette petite équipe va réussir à sortir de ce bunker, dans lequel ils sont enfermés depuis toujours. Après quelques péripéties qui permettent d’appréhender le gameplay, on découvre des déplacements très fluides et on a hâte d’explorer Pandora.

Arrivé à la sortie de cet environnement confiné, c’est la claque. Le moteur Snowdrop crache ses tripes pour afficher une jungle luxuriante et colorée. Les premières minutes à l’extérieur sont bluffantes, que ce soit le nombre d’éléments 3D, les lumières, les effets de profondeurs et les milliers de petits détails qui fourmillent à chaque recoin, il est difficile de ne pas être impressionné. La promesse de la nextgen est bien là. Comme à son habitude, Ubisoft propose ici des environnements riches et qui invitent à l’exploration.

Très ambitieux, ce moteur requiert tout de même une machine relativement véloce. Avec ma RTX4060, je peux y jouer en 2K à 60 fps, mais avec quelques ajustements dans les paramètres graphiques et un DLSS en mode Ultra Performances. Les options sont nombreuses et permettent réellement d’adapter le jeu à sa configuration. Toutefois, je regrette juste l’absence d’un switch qui permettrait d’activer ou de désactiver le ray tracing. En effet, il faut fouiner un peu et essayer de comprendre quels sont les paramètres qui utilisent cette techno pour gratter quelques FPS.

Avatar: Frontiers of Pandora - Des paysages magnifiques

Une narration aux fraises made in Ubisoft

Si vous me suivez depuis un moment, vous savez à quel point je suis fasciné par l’incapacité d’Ubisoft à proposer des histoires prenantes. Tout n’est pas à jeter, mais généralement la profusion de personnages et une écriture inégale d’une quête à l’autre me fait rapidement décrocher. Avatar: Frontiers of Pandora est dans la continuité de ce qu’a toujours proposé l’éditeur français. Après à peine une dizaine d’heures de jeu, je n’étais déjà plus impliqué. Comme souvent, Ubisoft en fait trop, on a du mal à suivre et à s’attacher aux différents protagonistes que l’on peut rencontrer.

Au début de l’aventure, on découvre une base humaine qui s’est alliée aux Na’vis. La proposition est intéressante, mais on passe trop rapidement sur les enjeux et les différents personnages qui ne semblent exister que pour nous donner des quêtes. À peine installé, cette base se fait attaquer et on migre à l’Arbre Maison, où on y rencontre encore de nouveaux personnages. On est déjà perdu, en quelques heures de jeu, on ne ressent aucun attachement à cette population malmenée par les humains. Basiquement, il y a les gentils Na’vis et les méchants humains qui polluent et il faudra faire avec ça.

Pour faire le parallèle avec Cyberpunk 2077 que j’avais mieux apprécié sur ce point, le titre de CD Projekt Red introduit une dizaine de personnages principaux, tout au plus. Ils sont développés, ils évoluent et on passe du temps avec eux. Un détail qui change tout et qui implique davantage dans l’aventure tant ils deviennent importants pour le joueur. Dans Avatar: Frontiers of Pandora, dès les premières minutes, il faut composer avec 6 ou 7 personnages dont il faut essayer de deviner leurs traits de caractère et leurs motivations. C’est trop, ça ne fonctionne pas pour moi.

Avatar: Frontiers of Pandora - Beaucoup de personnages assez creux

Vous jouez à un jeu vidéo et Avatar: Frontiers of Pandora vous le rappelle constamment

Parce qu’Ubisoft fait du jeu vidéo, Avatar: Frontiers of Pandora propose un contenu ultra-généreux avec des centaines de quêtes disséminées un peu partout sur la gigantesque map. C’est la culture du trop-plein et il y a réellement de quoi passer de très longues heures sur le titre. On retrouve les classiques bases à nettoyer que l’on retrouve dans les Assassin’s Creed et autres Far Cry. C’est assez classique, ça fonctionne, mais ça manque réellement d’originalité. C’est la fameuse « formule Ubisoft », toi-même, tu sais.

Un petit appareil permet de faire du hacking sous la forme de petits puzzles, pas très passionnant. On trouve aussi des petites phases d’enquêtes, où il faut trouver des indices et les associer pour faire avancer l’intrigue, pas dingue non plus. Dans l’ensemble, les quêtes secondaires et les petits apports ici et là servent essentiellement à faire du remplissage. Ce n’est pas désagréable pour autant, mais tout cela ne va pas changer la face du monde.

La quête principale est un peu plus engageante, bien que rapidement l’implication du joueur est au plus bas. Le destin des Na’vi est entre nos mains, on est l’élu, bla bla bla. Il y a bien des fulgurances de temps à autre, mais pas de quoi en faire une histoire qui va nous marquer. Dans l’ensemble, cela reste plutôt agréable à suivre, mais la multitude de personnages, les trop nombreuses péripéties expédiées rapidement et un rythme effréné risque de perdre beaucoup de joueurs. Dommage.

Avatar: Frontiers of Pandora permet de voler à dos d'Ikran. L'exploration en devient encore plus intense !

Avatar: Frontiers of Pandora est un bon jeu !

Si la formule Ubisoft vous plait, si vous aimez les gigantesques open world, offrant une exploration riche, Avatar: Frontiers of Pandora saura vous sustenter. En revanche, si vous cherchez une narration qui vous met une grosse claque, ça ne se passera pas sur ce titre. On est une sur quelque chose d’assez classique et qui n’essaie pas de réinventer la roue. Assez peu de prise de risque, l’éditeur français propose ce qu’il sait faire de mieux, mais ne sort pas des sentiers battus.

Toutefois, l’exploration est assez incroyable. Les décors magnifiques de Pandora et la navigation « sans boussole » est intéressante. En effet, l’un des apports d’Avatar: Frontiers of Pandora, c’est la possibilité de ne pas utiliser les marqueurs. Les PNJ donnent régulièrement des indications afin que vous trouviez par vous-même certains endroits. Il faut alors utiliser la carte et votre connaissance du terrain pour vous rendre aux lieux mentionnés. Cela reste désactivable et il est possible de retrouver des marqueurs pour vous faciliter la tâche, mais c’est une proposition pertinente qui ravira les amateurs d’exploration.

Rapidement, il est possible de voler à dos d’Ikran. Difficile d’imaginer un jeu Avatar sans ces animaux iconiques qui apportent une nouvelle dimension à cette exploration. Un peu comme l’avait fait Horizon: Forbidden West, grâce à ce moyen de locomotion, on oublie rapidement les voyages rapides pour profiter des paysages sublimes que peut proposer Avatar: Frontiers of Pandora. Je dirais que c’est l’un des gros point fort du titre, on se balade avec plaisir sur Pandora et chaque seconde est un nouveau wallpaper, c’est fou.

Dans l’ensemble, cela reste une belle réussite. La promesse de la nextgen est bien là. On retrouve tous les archétypes des jeux Ubisoft, avec une formule qui essaie de se renouveler timidement avec de légers apports. Malheureusement, l’écriture et les quêtes très classiques n’en font pas un chef-d’œuvre. Cependant, le titre est plaisant à parcourir, avec un gameplay bien rodé et qui offre différentes approches. La blague a déjà été faite des centaines de fois mais : UBISOFT/20.