Symbole de simplicité et de génie ludique, le Slinky, également connu sous le nom d’Ondamania, est un jouet en forme de ressort, capable de descendre les escaliers de manière fluide et continue. Popularisé dans les années 1940 aux États-Unis, il a marqué des générations d’enfants par sa mécanique amusante et hypnotique. Son apparente banalité cache une invention fortuite et une histoire entrepreneuriale marquante.
Qui a inventé les Slinky ?
L’inventeur du Slinky, Richard Thompson James, était un ingénieur en mécanique naval américain. En 1943, alors qu’il cherchait un système pour stabiliser des instruments sensibles à bord des navires, il fit tomber un ressort de torsion. Au lieu de s’immobiliser, le ressort rebondit puis se déplaça de manière fluide sur le sol. Ce comportement inattendu éveilla immédiatement sa curiosité, au point de l’amener à déclarer à sa femme : « Je crois que je peux en faire un jouet. »
Avec l’aide de son épouse Betty, il développe l’idée et crée les premiers modèles du jouet. En 1945, le couple parvient à placer 400 exemplaires dans un grand magasin de Philadelphie. Le premier jour, aucun ne se vend, jusqu’à ce que Richard fasse une démonstration en direct. Les clients, fascinés, achètent toute la production en 90 minutes. Le nom « Slinky », choisi par Betty en feuilletant un dictionnaire, évoque la souplesse et l’élégance du mouvement du ressort.
La suite de l’histoire est plus singulière encore. Dans les années 1950, alors que les ventes baissent, Richard James se retire pour rejoindre une secte religieuse en Bolivie. Il laisse derrière lui sa femme, leurs six enfants et l’entreprise au bord de la faillite. Betty reprend alors les rênes, relance la production, modernise la publicité avec un slogan musical devenu célèbre et sauve le Slinky. Elle dirige la société jusqu’à sa retraite en 1998 et sera ensuite honorée pour son rôle déterminant dans le succès du jouet.
Qu’est-ce qu’un Slinky ?
Le Slinky est un jouet-ressort fabriqué en métal ou en plastique. Il se présente sous forme d’une spirale souple, dont les propriétés physiques lui permettent de descendre les escaliers ou de se déplacer sur une pente en se repliant sur lui-même. Ce mouvement est rendu possible par la force de gravité et l’élasticité du ressort, qui se transmet d’un anneau à l’autre comme une onde mécanique.
Dans sa version métallique, le Slinky peut perdre sa forme d’origine après un certain usage, ce qui en fait un objet relativement fragile. En revanche, la version en plastique, souvent colorée, tend à retrouver sa forme initiale après chaque utilisation. Malgré cette simplicité de conception, le comportement du Slinky a suscité de nombreuses études en physique, notamment sur sa dynamique de chute.
Au-delà de son usage ludique, le Slinky a aussi trouvé des applications surprenantes. Des radioamateurs l’utilisent comme antenne d’émission dans des espaces confinés. Pendant la guerre du Viêt Nam, les soldats américains ont détourné cet objet pour améliorer leurs communications radio. Et en 1985, un Slinky a même été envoyé dans l’espace à bord de la navette Discovery, confirmant sa popularité et son intérêt scientifique.
Derrière l’apparence modeste du Slinky se cache une invention née par hasard, devenue un jouet emblématique du XXe siècle. La persévérance de Betty James a permis à cette idée simple de devenir un produit durable, vendu à des centaines de millions d’exemplaires. À la croisée de la science, du jeu et de la culture populaire, le Slinky continue d’incarner le pouvoir de l’ingéniosité accessible à tous.
