Lilo & Stitch est un film américain réalisé par Dean Fleischer Camp et sorti en mai 2025. Il s’agit d’une adaptation en prises de vues réelles du film d’animation culte sorti en 2002. Le scénario est écrit par Chris Kekaniokalani Bright et Mike Van Waes. Le film met en scène Maia Kealoha dans le rôle de Lilo, Sydney Agudong en Nani, ainsi que Zach Galifianakis, Billy Magnussen et Courtney B. Vance. Chris Sanders, co-créateur de l’œuvre originale, reprend sa voix emblématique de Stitch.

Stitch, l’extraterrestre
Lilo Pelekaï est une fillette hawaïenne de six ans, orpheline depuis peu, qui vit avec sa grande sœur Nani. Marginalisée à l’école et en manque d’amis, Lilo développe un imaginaire débordant et un attachement profond aux valeurs familiales. Sa vie bascule lorsqu’elle adopte un animal étrange qu’elle croit être un chien, mais qui se révèle être Stitch, une expérience génétique extraterrestre conçue pour semer le chaos.
Fugitif venu d’une autre galaxie, Stitch tente d’échapper aux autorités spatiales tout en découvrant peu à peu la signification du mot « ohana ». L’amour que lui portent Lilo et Nani va progressivement transformer la créature, et faire évoluer leur propre rapport à la perte, à la solitude et à la reconstruction d’un foyer. Le film mêle action, tendresse et humour dans un décor hawaïen toujours aussi évocateur.
Maia Kealoha et Sydney Agudong au casting
Maia Kealoha incarne Lilo avec une justesse remarquable. Sa prestation est marquée par une mélancolie palpable et une spontanéité enfantine crédible, sans chercher à reproduire l’animation. Elle habite son rôle avec une gravité douce et une expressivité retenue, donnant une âme à son personnage. En face, Sydney Agudong joue Nani avec sincérité. Son interprétation traduit bien la fatigue d’une sœur aînée précocement devenue adulte, tiraillée entre ses responsabilités et ses émotions.
Parmi les rôles secondaires, Zach Galifianakis apporte une touche décalée au Dr Jumba, personnage mi-scientifique mi-farceur. Billy Magnussen prête sa voix à Pleakley avec un humour assumé. Courtney B. Vance, quant à lui, compose un Cobra Bubbles calme et imposant. La voix de Chris Sanders, familière des spectateurs de la première heure, donne à Stitch une continuité émotionnelle précieuse. Les apparitions de Tia Carrere et Jason Scott Lee offrent un clin d’œil affectueux aux fans du film original.
Dean Fleischer Camp aux commandes
Dean Fleischer Camp, révélé avec Marcel the Shell with Shoes On, conserve dans Lilo & Stitch sa capacité à mêler l’étrangeté du monde à la douceur des relations humaines. Il filme avec pudeur et sensibilité les émotions enfantines, les silences chargés de sens et les regards absents. Ce style intimiste confère au remake une densité émotionnelle inattendue dans une production Disney.
Son approche privilégie la subtilité à la démonstration. Là où d’autres réalisateurs se seraient perdus dans les effets ou la nostalgie, Dean Fleischer Camp choisit de ralentir le rythme pour laisser place aux respirations. Ce choix donne au film une ambiance plus posée, presque contemplative, où l’émerveillement passe par des gestes quotidiens plus que par le spectaculaire.
Copycat ?
On peut reprocher au film de coller trop fidèlement à l’original, reproduisant de nombreuses scènes à l’identique, avec des dialogues inchangés. Cette fidélité absolue crée une impression de redondance pour ceux qui connaissent le film d’animation de 2002. Le récit peine parfois à justifier sa propre existence en tant que remake, n’apportant pas suffisamment de relecture ou de nouveauté narrative.
Si Stitch est globalement réussi, certains décors ou effets numériques manquent de relief. L’ambiance générale peut sembler un peu terne, moins colorée et vibrante que celle du dessin animé. La mise en scène, bien qu’honnête, reste par endroits figée et manque d’élan. Les personnages secondaires, comme Jumba ou Pleakley, tombent dans la caricature et leurs scènes ne trouvent pas toujours leur juste place dans le ton général du film.
La relation entre Lilo et Nani est le cœur du film. Elle est représentée avec beaucoup d’émotion et de vérité. Leur complicité, leurs disputes, leurs silences, tout cela compose un lien familial complexe et touchant. Le film capte bien le désespoir discret de l’enfance et la charge mentale que porte une sœur devenue mère trop tôt. Cette dimension dramatique gagne en profondeur grâce au jeu sobre des actrices principales.
Stitch conserve son caractère anarchique et imprévisible, mais gagne aussi en humanité. Sa transformation progressive est rendue plus tangible et plus sensible. La voix de Chris Sanders, inchangée depuis plus de vingt ans, joue ici un rôle majeur dans le lien émotionnel avec le public. Le film parvient également à émouvoir dans ses moments les plus simples, à transmettre un message clair sur la valeur de la famille et de l’acceptation de l’autre. L’esprit du film original est respecté sans excès d’effets ni surenchère.
Lilo & Stitch version 2025 n’est pas une révolution. Il s’agit d’une réinterprétation sobre et respectueuse qui joue sur la corde sensible plus que sur l’effet de surprise. Malgré des défauts liés à son manque de prise de risque, le film convainc par la justesse de son duo principal et la délicatesse de sa mise en scène. Le réalisateur offre une œuvre intime, capable de parler aux enfants comme aux adultes. Il ne remplace pas le dessin animé, mais il s’inscrit comme un complément sincère et attachant. C’est un film qui touche quand il se tait, qui émeut quand il ralentit. Il ne crie pas sa différence, mais affirme sa légitimité dans le silence d’un mot : ohana.