Ces derniers mois, j’ai entrepris une sorte de reconversion professionnelle. Une reconversion qui n’en est pas vraiment une puisque depuis plus de 20 ans maintenant, j’ai de multiples activités. Des activités qui se sont encore plus diversifiées depuis deux ans lorsque je me suis lancé dans l’aventure de la vidéo.
Remise à zéro
S’il était évident qu’en terme de temps tout cela allait poser problème à un moment ou à un autre, j’ai décidé récemment de mettre fin à la plupart de mes projets sur le web mais aussi de quitter mon « vrai travail » confortable. L’idée étant de consacrer toute mon énergie autour de ma petite personne. Au delà de l’égo trip, la création vidéo est très chronophage et assurer la promotion de médias sur les réseaux sociaux, rédiger des articles, faire du SEO et en plus gérer son image de marque pour TikTok et YouTube, il faut bien avouer que c’était insurmontable. Il fallait faire un choix et j’ai décidé de concentrer mes activités dans la vidéo et ce nouveau site. L’idée étant aussi de trouver une entreprise dans le numérique pour enfin avoir un « vrai travail » qui me passionne réellement.
En faisant un peu le bilan de mon parcours, je réalise à quel point j’ai toujours travaillé « pour les autres ». J’entends par là que la plupart des médias que j’ai pu lancer sur le web dans le passé étaient souvent consacrés à mettre en avant d’autres créateurs que moi. J’y faisais la promotion d’artistes ou de vidéastes que j’appréciais. Et moi dans tout ça ? Je me suis rendu compte que la plupart des gens qui me suivaient sur les réseaux sociaux le faisait pour y découvrir des services, du matériel sympa ou effectivement des créateurs intéressants sur le web. J’ai toujours été en retrait finalement. En me lançant sur TikTok, j’ai été mis sous le feu des projecteurs pour la première fois et cela a changé beaucoup choses.
D’un point de vue purement personnel, cela a grandement changé mon identité et ma manière d’être dans le monde réel. J’ai beaucoup appris sur moi en me regardant en vidéo. Cette situation de rédacteur web caché derrière mes sites était aussi confortable. Un confort dans lequel je me complaisais mais où je ne prenais jamais de risques. Cette année a donc été un vrai tournant. Je concentre désormais mes efforts pour mettre un pied dans la porte du monde du numérique. La vidéo prenant de plus en plus de place sur Internet, cela me semble aussi intéressant professionnellement d’acquérir ces nouvelles compétences. En deux ans, j’ai déjà beaucoup appris et bien qu’il reste encore du chemin à faire, cela va dans le bon sens.
Un technicien industriel qui écrit des trucs sur Internet
Je dois bien l’avouer, mon parcours pro n’est pas banal. Depuis le début des années 2000, j’ai toujours concilié mes activités dans le numérique avec mes activités dans l’industrie. Jusqu’à présent la situation me plaisait, j’avais des revenus très confortables d’assurés et j’arrivais à trouver le temps de déployer de nombreux projets sur le web. Mais voilà, ces 20 dernières années, j’ai vu l’industrie évoluer et j’avoue que cela ne me correspond plus aujourd’hui. Quand je vois l’augmentation du turnover sur ce secteur, je me dis que le problème ne vient probablement pas que de moi. On est rapidement passé de postes très intéressants et enrichissants à des postes éprouvants et peu stimulants. Je comprends parfaitement que nombreux techniciens, comme moi, lâchent l’affaire. Je vous passerais aussi sur l’agilité qui est venue se greffer sur des organisations qui étaient loin d’être optimales ce qui a rendu certaines tâches basiques très « administratives » sans réelle valeur ajoutée. Je pourrais écrire un livre tout entier sur le sujet, je le ferai même peut être un jour.
En fin de compte, cette double activité sera peut être salutaire pour moi. Je vois dans le numérique tout ce que je ne retrouve plus dans l’industrie. Cette capacité à s’adapter rapidement notamment. Le métier de rédacteur n’était pas le même il y a à peine 6 mois. Chaque jour, il y a de nouvelles compétences à acquérir, à apprendre. C’est beaucoup plus enrichissant que cette industrie qui, selon moi, traine des pieds depuis une dizaine d’années. Si j’ai songé, un temps, à me mettre à mon compte, je réalise aussi à quel point j’aime travailler avec d’autres personnes. Il aurait été probablement possible de proposer mes services en freelance mais le côté Humain est définitivement trop important pour moi pour m’en passer. Je sais qu’il va être compliqué de trouver une entreprise avec un profil atypique comme le mien mais je pense sincèrement que c’est aussi une force.
Je crois que mon approche « technique » manque à beaucoup de boites sur le web. Loin de moi l’idée de me comparer à lui mais j’apprécie fortement cette approche que peut avoir Linus Sebastian (de la chaîne Linus Tech Tips). Ce vidéaste est passé de réparateur de PC à vendeur de matériel pour finalement faire des reviews de produits sur YouTube aujourd’hui. Je suis totalement en phase avec cette manière de faire. Beaucoup de détails qui semblent insignifiants font parfois la différence sur certains hardwares. Des détails que l’on retrouve assez peu sur certaines fiches produits ou dans des articles de blog de certaines entreprises. Je peux aussi citer PP Garcia qui a une réelle capacité à poser les bonnes questions aux constructeurs. Bien que son approche soit plus « journalistique », il a su s’adapter et est devenu très « technique » avec les années également.
Comprendre les constructeurs et les marques
Vendre sur Internet est un métier. Je l’ai déjà fait par le passé. Rédiger des fiches produits est une chose qui demande beaucoup de temps mais aussi de la compréhension sur les différents termes techniques qui peuvent être employés. Si une personne de formation webmarketing/littéraire peut effectivement apporter beaucoup de choses à une boutique, il est nécessaire d’identifier les aspects techniques qu’attendent les prospects. Être en capacité de comprendre comment est fabriqué un produit, la faisabilité technique de certaines choses est essentielle selon moi. Ces choses ne font rarement partie du package SEO/webmarketing et cela se ressent beaucoup sur les contenus de marques.
Ce que j’ai aussi appris avec TikTok et pour avoir été confronté avec les jeunes générations, c’est que la communication est clairement en train de changer entre les marques et les potentiels clients. On parle souvent d’authenticité aujourd’hui et on voit pas mal de marques tenter de copier le « modèle Instagram » sur cette plateforme. Je ne pense pas que ce soit ce qu’attendent les gens de nos jours. Toutefois certaines entreprises n’hésitent pas à montrer leurs activités avec un autre angle, parfois plus ludique mais cela n’enlève rien au message original. On le voit bien, l’aspect entertainment a grandement pris le pas sur la communication sérieuse en costard cravate. C’est pour ça que ce métier est génial, il faut se renouveler constamment.
Bien que ma formation initiale soit professionnelle (ICEF), avoir été en contact direct avec les clients m’a rapidement fait comprendre que le bla bla marketing ne répondait pas toujours aux vraies attentes des acheteurs. Là aussi, il y a un manque dans toutes les formations orientées web. Dans mon « autoformation », j’ai lu beaucoup de choses autour des techniques de vente en ligne. Il y a effectivement tout cet aspect SEO/SEA/SMO qui a son importance mais j’ai rarement lu des articles ou des vidéos qui évoquaient la connaissance du produit. On apprend à vendre n’importe quoi mais il manque, je trouve, une vraie approche intéressée de ce que l’on vend. Ca n’est peut être que de la passion mais cela se rapproche de cette authenticité que j’évoquais plus haut. Un passionné qui sait de quoi il parle saura mieux convaincre qu’une simple fiche technique.
La communication change tout le temps
Au delà de la plateforme en elle même, je trouve que TikTok a envoyé un signal très fort aux marques. La communication plan-plan ça ne fonctionne plus. Doucement le géant chinois a grandement influencé la manière dont communiquent les entreprises en ligne. Surtout dans les secteurs du divertissement et de la tech, la plupart des gens vont sur les réseaux sociaux pour y passer un bon moment. J’aime beaucoup prendre l’exemple d’Interflora sur Twitter qui a eu cette vraie capacité à attirer les gens vers eux. Leur compte est très attractif même si vous n’avez pas prévu d’envoyer des fleurs à quelqu’un. Toutefois cette communication décalée a rendue la marque plus forte. Aujourd’hui, si je devais envoyer un bouquet de fleurs, je sais où j’irai alors qu’au départ c’était loin d’être un sujet qui m’aurait naturellement engagé.
On le voit bien aujourd’hui, les consommateurs se détournent des « fiches produits » pour aller regarder reviews sur YouTube ou TikTok. En fin de compte, on fait plus confiance aux Humains qu’aux marques et aux boutiques. Je vois aussi beaucoup d’entreprises négliger leurs blogs par manque de temps ou d’envie mais c’est un formidable outil de communication qui permet de fédérer une véritable communauté autour de ce que l’on a à vendre. Pour moi, avoir son propre média solide avec une vraie constance de publication est un énorme plus. On attire des gens avec des sujets parfois plus futiles mais cela renforcent grandement l’image. Le meilleur exemple reste HelloWork qui a réussi à devenir incontournable sur la base du Blog du Modérateur. Une belle réussite.
Même si je n’ai pas la prétention de révolutionner quoi que ce soit dans une entreprise, je dois bien avouer que cela reste frustrant de voir des marques patauger sur les médias sociaux ou proposer des contenus très optimisés mais qui n’apportent pas grand chose finalement si ce n’est un trafic qui fait gonfler les statistiques. C’est là où le travail d’équipe est le plus intéressant selon moi, apporter une idée un peu zarbi et être épaulé par des personnes capables d’en faire une belle chose efficace c’est extrêmement vivifiant et formateur. En tout cas, je suis convaincu qu’il y a constamment des places à prendre sur le web, il suffit parfois d’être un peu téméraire.