Ces derniers mois, les SEO n’ont plus que cet acronyme à la bouche : EEAT (Experience-Expertise-Authority-Trust). Un nouvel ingrédient qui vient s’ajouter à la recette secrète de l’algorithme de Google. L’idée est de mettre en avant les sites qui ont une réelle autorité dans leur domaine et dont les articles sont rédigés par des experts. Dans le principe, cela permet de recaler les publications douteuses telles que les fake news ou les contenus produits par des IA.

Google EEAT

Qu’est-ce que l’EEAT et à quoi sert-il ?

Le principe de l’EEAT est plutôt simple à comprendre. La mission de Google, c’est de mettre en avant des contenus qui vont répondre à vos besoins. Une chose que l’algorithme arrivait à faire relativement bien depuis des années. Les choses évoluent et le web a pris une place de plus en plus importante dans la vie des gens. Aujourd’hui, une grande partie de l’information est consultée sur Internet et il est nécessaire que les contenus mis en avant soient fiables.

Avec l’explosion des fake news issues des réseaux sociaux, la presse spécialisée permet de trouver des contenus produits par des personnes qui ont une vraie expertise dans leur domaine. Et c’est bien de cela dont il est question avec l’EEAT : les humains. Finalement, le fichier humans.txt qui relevait plus de la blague, en réponse au robots.txt, n’a jamais eu autant de sens. Blague à part, Google souhaite que les articles soient rédigés par des experts sur des sites de confiance.

Le principe est intéressant et permet de s’assurer que les premiers résultats de recherche sont dignes d’être diffusés à un large public. Jusqu’à présent, l’algorithme utilisait les liens externes (backlinks) pour définir la légitimité d’un site. L’idée était que si de nombreuses personnes redirigent vers une page, c’est qu’elle est potentiellement pertinente. D’autres critères sont venus s’ajouter au fil des années, mais cela restait le cœur du fonctionnement de Google.

Oui, mais voilà, les SEO ont rapidement compris comment produire des liens (plus ou moins naturels) pour pousser leurs pages dans les résultats de recherche. Basiquement, ce sont les entreprises avec le plus de moyens qui arrivaient à truster les premières positions, laissant derrière elles des sites bien plus légitimes dont les contenus étaient produits par des personnes qui maitrisent leur sujet. C’est ajouté à cela l’explosion des faux sites de désinformation et les textes générés par des intelligences artificielles.

L’EEAT veut mettre en avant les personnes expertes dans leur domaine. À l’heure où tout est automatisé et régie par les algorithmes, remettre de l’humain dans cette bouillie numérique a totalement du sens.

Comment faire comprendre à Google qu’un site est légitime ?

La véritable question que bon nombre peuvent se poser, c’est bien celle-ci : comment prouver sa légitimité ? La première solution est assez bateau, mais proposer des contenus qualitatifs, avec des informations vérifiées et sourcées, c’est la base. Une tradition qui s’est un peu perdue avec les années, faire des liens vers ses sources est réellement un réflexe que beaucoup de médias ont perdu. Probablement pour conserver leur « jus SEO ». Sans parler de la démocratisation des liens « nofollow » dont l’usage a été détourné, là aussi, pour manipuler son score dans les moteurs de recherche. Concrètement, il ne faut plus avoir peur de montrer ses sources, c’est un gage de qualité supplémentaire.

Le deuxième critère à mieux mettre en avant sur un site, c’est l’expertise des rédacteurs ou des journalistes. Cela peut se faire de manière très simple, en signant tous les articles. Cela peut se faire avec une bio de l’auteur en fin d’article qui explique ses domaines de prédilection. Une pratique assez répandue dans les médias professionnels, mais aujourd’hui, il faut aller plus loin. Il est possible, par exemple, de glisser dans cette bio les liens vers les réseaux sociaux de l’expert. Des liens qui devront être en « dofollow » ! De quoi donner des cauchemars aux SEO, mais le jeu en vaut la chandelle. De cette manière, vous montrez à Google que le rédacteur ou le journaliste a une expertise, en dehors du site web.

Enfin, il est tout à fait possible d’intégrer des données structurées qui fournissent aux moteurs de recherche davantage d’informations sur les personnes qui rédigent les articles. À priori, cela reste optionnel, mais la mise en œuvre étant assez peu complexe, on aurait tort de s’en priver. En tout cas, c’est un petit outil supplémentaire qui permet d’assoir sa légitimité quant à son domaine de compétence.

L’EEAT c’est bon, mangez-en !

Finalement, dans la pratique, l’EEAT n’est pas un changement profond dans la manière dont fonctionnent la plupart des sites professionnels. Ce sont de bonnes pratiques, assez basiques, qui sont un peu passées au second rang, au fil du temps. La vérité, c’est que le fonctionnement de l’algorithme de Google, sur la base de backlinks, ne peut plus réellement tenir. Cette solution est facilement manipulable, pour le meilleur et pour le pire. Ici, le géant de la recherche s’octroie de nouveaux outils pour faire le tri entre les bons et les mauvais contenus.

Même en termes de SEO pur, un expert dans son domaine utilise les bons mots pour parler de son sujet. Aujourd’hui, il ne faut plus chercher à absolument optimiser ses articles en y ajoutant des mots clés à répétition. Une information vérifiée, rédigée par une personne qui maitrise la thématique, c’est tout ce qu’attend Google pour vous positionner convenablement. Si cela fait maintenant plusieurs décennies que l’on annonce la mort du SEO, ce qui est certain, c’est que l’apport de l’EEAT bouge quelques curseurs.

Concrètement, il s’agit essentiellement de faire preuve d’un peu plus de transparence quant aux sources de vos informations. Mettre davantage en avant votre expertise et vos rédacteurs ou journalistes est aussi un signal positif qui montre à Google non seulement votre humanité, mais aussi votre légitimité. Probable également que ce changement pourrait aussi affecter la manière dont sont rédigé les contenus, apportant plus de diversité dans les styles d’écriture. Difficile de se différencier des IA en proposant des articles uniformes. Et si les différentes plumes faisaient partie du package de l’humanisation ? De bonnes pratiques, sacrifiées sur l’autel du « PageRank Sculpting » depuis de trop longues années.

Source : consignes aux évaluateurs des résultats de recherche